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Adapter les bâtiments d’élevage aux fortes chaleurs estivales

La conception des bâtiments d’élevage intègre des notions zootechniques de logement des animaux, de bien-être animal mais devra aussi prendre en compte la fréquence, l’intensité et la durée des vagues de chaleur.

La conception des bâtiments d’élevage intègre des notions zootechniques de logement des animaux, de bien-être animal mais devra aussi prendre en compte la fréquence, l’intensité et la durée des vagues de chaleur.
La conception des bâtiments d’élevage intègre des notions zootechniques de logement des animaux, de bien-être animal mais devra aussi prendre en compte la fréquence, l’intensité et la durée des vagues de chaleur.
© Chambre d'agriculture 48

Les ruminants craignent l’humidité et les courants d’air mais aussi les fortes chaleurs. Par exemple, une vache laitière à 22°C est dans une zone de confort, à partir de 25°C elle doit s’adapter, entre 30°C et 35°C elle est déjà dans une situation de souffrance et à plus de 42°C, elle peut mourir. Lorsqu’un animal souffre de la chaleur, sa production laitière baisse. Pour une brebis, une chèvre, la zone de confort est jusqu’à 25-27°C.
La ventilation des bâtiments d’élevage a toujours été un facteur majeur pour une bonne ambiance et ainsi pouvoir offrir aux animaux en bâtiment des conditions optimums de logement. Mais l’exposition du bâtiment, le rayonnement des matériaux de construction, l’isolation et d’autres facteurs sont importants et déterminants pour offrir aux animaux un logement satisfaisant lors des fortes chaleurs. En zone de montagne, beaucoup de bâtiments ont une isolation en sous-toiture, c’est aussi un atout lors des fortes chaleurs.
Des adaptations peuvent être mises en œuvre pour améliorer le comportement à la chaleur des bâtiments d’élevage existants par de l’isolation, des ombrières, de la ventilation, de la brumisation, etc. Mais il faut que la préconisation de travaux soit adaptée au problème du bâtiment ; exemple, la brumisation ne va pas apporter une réponse satisfaisante sur un bâtiment qui a un problème de ventilation.
Dans l’urgence, et avant d’envisager des travaux sur le bâtiment, l’accès à l’eau d’abreuvement dans le bâtiment est un élément très important. L’accès à l’eau est pour les animaux et même hors périodes de températures élevées, un facteur de stress. Aussi, il faut multiplier les points d’eau dans le bâtiment avec, par exemple, l’ajout de bac mobile.

Les éleveurs sont invités à consulter sur le site de la chambre d’agriculture de la Lozère la brochure du Cniel « Améliorer le confort thermique des vaches laitières en bâtiment en période chaude ».

Zoom sur
Les conséquences et solutions au stress climatique pour les vaches laitières

Le stress thermique a un impact fort dans les élevages, et notamment sur les vaches laitières. Une analyse de l’évolution des résultats de l’ensemble des exploitations laitières du réseau Optilait conseil élevage (plus de 3 500 exploitations laitières) a mis en évidence « le fort impact des périodes de canicule sur la qualité et la quantité de lait produit », analyse réalisée en 2019. Les périodes de sécheresse s’accentuant, et les chaleurs ayant plus d’impact, il est essentiel pour les éleveurs laitiers de bien comprendre les besoins de leurs troupeaux, notamment par rapport à la température, mais pas que. Deux critères doivent être pris en compte pour comprendre le stress thermique : la température et l’humidité relative de l’air : un indice prend en compte ces deux critères, le THI (temperature humidity index). Chez la vache laitière, le seuil de stress thermique est estimé à 68 de THI : chaque point supérieur entraînant une chute de lait de 0,2 kg de lait.
Pour éviter d’atteindre ces seuils, des solutions existent, notamment en cas de fortes chaleurs : multiplication des points d’eau, augmentation des apports de minéraux et oligo-éléments, reconcentrer la ration de base, multiplier les prises alimentaires et décaler les horaires de distribution, limiter les risques d’acidose en tamponnant le rumen avec la distribution quotidienne de bicarbonate de sodium (200 à 350 g par vache et par jour sont nécessaires). Enfin, tous ces éléments sont aussi nécessaires tant aux vaches taries qu’aux petits veaux.

Des bâtiments adaptés aux fortes chaleurs pour les petits ruminants

Après l’étude du Cniel sur les vaches laitières, le programme d’étude Batcool (bâtiments adaptés aux températures élevées pour les caprins ovins viande et ovins lait) sur les petits ruminants, financé par le ministère de l’Agriculture, se déroule sur la période 2022-2024. Le projet vise à adapter les bâtiments d’élevage des petits ruminants au changement climatique et a pour objectif d’identifier et recenser des solutions innovantes, évaluer et tester en conditions réelles, mettre au point des seuils pour réduire le stress thermique et formuler des propositions pour le conseil. Ce travail fait l’objet d’un suivi de 50 bâtiments d’élevage dont cinq en Lozère suivis par la chambre d’agriculture.

 

Formation

Pour vous apporter des réponses au problème croissant du confort thermique des animaux à cause du changement climatique et les références les plus récentes pour l’adaptation et la conception des bâtiments d’élevage, la chambre d’agriculture propose une formation jeudi 22 septembre 2022. Pré-inscription sur le site de la chambre d’agriculture de la Lozère ou par téléphone au 04 66 65 62 00.

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