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« Apprendre à chasser pour se protéger des dégâts de sanglier »

Yves et Laura Terrisse, le père et la fille, ne sont pas venus passer le permis de chasse par passion. C'est avant tout pour « pouvoir se protéger des sangliers », qui font de gros dégâts dans leurs parcelles.

Yves et Laura Terrisse, le père et la fille, ne sont pas venus passer le permis de chasse par passion. C'est avant tout pour « pouvoir se protéger des sangliers », qui font de gros dégâts dans leurs parcelles.
Yves et Laura Terrisse, le père et la fille, ne sont pas venus passer le permis de chasse par passion. C'est avant tout pour « pouvoir se protéger des sangliers », qui font de gros dégâts dans leurs parcelles.
© Marion Ghibaudo

Pour Yves Terrisse, le père, installé à Saint-Germain-de-Calberte avec sa famille depuis plus d'une dizaine d'années, le permis, c'est avant tout « un geste de solidarité : je ne peux pas demander aux équipages de chasse d'intervenir tout le temps chez moi sans être capable de leur donner un coup de main ».
Les interventions dont Yves Terrisse parle, ce sont les battues menées par les équipages de chasse pour déloger les sangliers qui viennent faire des dégâts sur les parcelles de leur petite ferme familiale. « C'est devenu ingérable, soupire le père. Toutes les semaines, on a des problèmes ». À force de recevoir des appels des voisins leur signalant que leurs brebis se sont (encore)échappées et parties voir ailleurs si les pâtures ne sont pas plus vertes, grâce aux clôtures obligeamment défoncées par le grand gibier, le père s'est donc décidé à passer le permis de chasse. Cette année, les dégâts ont dépassé les bornes. Embarquant dans l'histoire sa fille aînée, Laura Terrisse, « parce qu'à deux, c'est plus motivant ce genre d'examen. On peut se soutenir ».
Cotisant solidaire à la MSA car pluriactif (chauffeur de taxi et agriculteur), Yves Terrisse laisse son troupeau d'une trentaine de brebis BMC paître sur ses deux hectares, en plein air, à l'année. Alors dès qu'un sanglier pointe le bout du museau, cela devient vite compliqué à gérer. « On fait de l'engraissement pour les vendre ». S'ils ont décidé d'élever quelques brebis, tout en sachant qu'ils n'augmenteront pas plus le troupeau, c'est avant tout pour « faciliter le débroussaillement des terrains familiaux : nous avons beaucoup de landes et une partie ombragée sous la châtaigneraie. » Des conditions idéales pour cet élevage, sans compter sur le gros gibier. Deuxième problème qui permet aussi au gros gibier de rentrer facilement sur les parcelles et aux brebis de s'échapper : les marcheurs qui traversent des champs et oublient de refermer les clôtures à leur passage, accentuant encore la pression ressentie. « Les promeneurs n'imaginent pas que la forêt est à 90 % privée, ils pensent qu'elle est ouverte à tous et à tout le monde, et que donc, tout est permis ». Un défaut de connaissance qui n'aide pas aux bonnes relations entre locaux et touristes. « Ça coince un peu, ce n'est pas eux qui doivent gérer les dégâts », note Yves Terrisse. Si au début, l'agriculteur cultivait quelques fourrages, les dégâts de sangliers l'ont forcé à arrêter. « Ce n'était pas la peine, trop de travail pour aucun résultat ». Depuis, la famille s'est décidée à acheter du fourrage, un coût économique supplémentaire pour cette très petite exploitation.

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