Aller au contenu principal

Des investisseurs accusés d'accélérer l'arrêt de la rurale

Des éleveurs et des vétérinaires s'inquiètent des conséquences possibles de l'arrivée des groupes d'investissement sur le marché de la médecine vétérinaire rurale : accélération de la désertification, intérêts financiers primant sur ceux des hommes et des bêtes... Les groupes se défendent.

Des éleveurs et des vétérinaires s'inquiètent des conséquences possibles de l'arrivée des groupes d'investissement sur le marché de la médecine vétérinaire rurale : accélération de la désertification, intérêts financiers primant sur ceux des hommes et des bêtes... Les groupes se défendent.
Des éleveurs et des vétérinaires s'inquiètent des conséquences possibles de l'arrivée des groupes d'investissement sur le marché de la médecine vétérinaire rurale : accélération de la désertification, intérêts financiers primant sur ceux des hommes et des bêtes... Les groupes se défendent.
© JM Nicol/Illustration

Le monde agricole garde un oeil sur l'évolution du secteur. « C'est un sujet d'interrogation qui peut avoir des conséquences positives comme négatives », observe le président de Chambres d'agriculture France, Sébastien Windsor. « Nous sommes attentifs au maintien d'une approche sanitaire globale. Si les groupes capitalistiques n'interviennent que pour garder une approche purement mercantile et abandonner toutes les missions sanitaires et de service public, ce sera une vraie difficulté », met-il en avant. Dans un rapport de juin 2021, le SNVEL (Syndicat des vétérinaires d'exercice libéral) alertait sur le risque de voir le secteur vétérinaire prendre le même chemin que la médecine humaine qui « réserve les actes qui représentent le plus de contraintes et le moins de rentabilité aux structures hospitalières publiques ». « L'État français a-t-il anticipé le fait que l'arrivée de modèles financiers privés en médecine vétérinaire reportera à sa charge les activités non rentables, telles que les prophylaxies ou la veille sanitaire, voire impactera l'activité rurale dans son ensemble ? », soulevait le syndicat.
Car, dans certains cas, le rachat par un groupe accélérerait l'arrêt de l'activité de médecine vétérinaire rurale. « Cela arrive surtout quand cette activité est très minoritaire. Ce sont des ratios financiers qui s'appliquent et les activités les moins rentables sautent », décrit Caroline Dabas du SSEVIF (syndicat des structures et établissement vétérinaires indépendants de France). Manque d'attractivité des territoires ruraux pour les jeunes, déclin de l'élevage, modèle économique à revoir... Le déclin du maillage vétérinaire est lié à des facteurs qui ne sont pas inhérents à l'appartenance à un groupe vétérinaire, mettent en avant les porte-parole des groupes interrogés par Agra presse. « Lorsque l'activité rurale s'arrête après un rachat, c'est le fruit de plusieurs années de stratégie de la société qui font que, de toute manière, l'activité rurale était vouée à s'arrêter dans cette clinique », analyse Lucile Frayssinet du cabinet de conseil spécialisé Phylum.

Le marché de l'élevage recule pour les médicaments vétérinaires

Conséquence du déclin du cheptel français, le marché du médicament vétérinaire pour les animaux d'élevage a diminué de 5 % en dix ans en valeur absolue, selon les données de l'AIEMV (association interprofessionnelle d'étude du médicament vétérinaire). La baisse est encore plus marquée en termes de parts de marché : les animaux de production représentaient 60 % du chiffre d'affaires des fabricants de médicaments vétérinaires sur le marché français en 2010, contre 44 % aujourd'hui, indique le syndicat de l'industrie du médicament et du diagnostic vétérinaire (SIMV). « Toute la croissance du marché s'est faite sur les animaux de compagnie », explique son directeur des affaires économiques, Arnaud Deleu. Les investissements en R & D (recherche et développement) restent cependant « constants et élevés », grâce, entre autres, à la taille des principaux acteurs. Le marché s'est consolidé via des rachats et des rapprochements entre acteurs. On dénombre aujourd'hui une quinzaine d'entreprises de taille mondiale sur le marché des médicaments vétérinaires.

Les plus lus

Antoine Cayrol : chevalier... de l'extrême

Il est l'un des neuf seuls alpinistes au monde à avoir atteint les trois pôles : nord, sur, Everest. Un parcours vertigineux…

Julie Rigal, présidente de Bienvenue à la ferme Cantal, devant le point de vente de la Ferme des fourches, installé dans un ancien sécadou
Qui est la nouvelle présidente de Bienvenue à la Ferme du Cantal ?

Une jeune productrice de viande d’aubrac transformée à Junhac, a pris les rênes de l’association départementale de producteurs…

Un taureau salers défile sur le ring des enchères.
Pourquoi les enchères n'ont pas flambé pour la salers ?

Trente-sept jeunes reproducteurs salers, dont trois du rameau laitier, étaient à vendre mercredi à la station d’évaluation du…

Les quatre Ifas cantaliens unis pour attirer les candidats

La formation d’aide-soignant recrute ses futurs étudiants. Deux réunions d’informations en visio sont proposées.
 

De gauche à droite : Anthony Fayolle (SG) et Nicolas Merle (Président).
Un nouveau duo à la tête de la FDSEA de Haute-Loire

Jeudi 3 avril, le nouveau conseil d'administration de la FDSEA de Haute-Loire a élu président, secrétaire général ainsi que…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière