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« L’exploitation est au cœur du monde »

Jeudi 5 janvier, à Mende, Cerfrance Lozère a présenté la quatrième édition du guide des références économiques édité par les Cerfrance du Massif central, en s’arrêtant sur une crise qui dure et en proposant un état des lieux des exploitations du département.

Nathalie Velay et Didier Cayroche, chargés d’étude au Cerfrance Alliance Massif central ont présenté la quatrième édition du guide des références économiques.
Nathalie Velay et Didier Cayroche, chargés d’étude au Cerfrance Alliance Massif central ont présenté la quatrième édition du guide des références économiques.
© Sandra Hartmann

L’agriculture est en crise. A priori, pour qui suit les actualités, la réponse est oui. Nathalie Velay et Didier Cayroche, chargés d’étude au Cerfrance Alliance Massif central ne sont pas aussi tranchés. Ils estiment que les exploitations lozériennes ont de l’avenir, « elles ont des ressources à exploiter et à utiliser », argumente la première. Mais l’agriculture fait face à de profondes mutations. Fini le modèle productiviste et de sécurité alimentaire. « L’exploitation est au cœur du monde, ouverte sur celui-ci, avec des pays qui ont une demande croissante et une France arrivant à saturation en matière de consommation. » Pour faire court, moins de perspectives de développement sur le territoire pour les entreprises agricoles se tournant vers les exportations, avec ce que cela peut supposer s’agissant de l’encombrement des marchés : volatilité des prix, lien entre offre et demande, etc. L’agriculture est un domaine d’entreprise. Les agriculteurs doivent désormais composer avec les notions que sont le bien-être animal ou la protection de l’environnement, « ce sont des attentes sociétales dont il faut tenir compte ». Et envisager des restructurations, en s’adaptant par exemple aux opérateurs de filières : typologie des animaux, saisonnalité de production, etc. Face à la volatilité des prix ou aux aléas climatiques, la gymnastique n’est pas la même. En lait de vache, le prix aux mille litres a tendance à décrocher. L’an passé, il était en moyenne à 320 euros. La crise laitière a provoqué un afflux de vaches de réforme dans les abattoirs. Le marché de la viande bovine, pas forcément en très grande forme, s’est retrouvé en difficultés par effets de ricochets. Des mesures de soutien sont venues au secours des résultats, certaines entreprises laitières ayant pu perdre jusqu’à 10 000 euros de chiffre d’affaires. Au premier semestre 2016, les élevages allaitants du Massif central affichaient en moyenne 20 277 euros par UTH, 15 096 pour les laitiers. Quarante pourcents peinent à se dégager un Smic. Face à cette conjoncture défavorable durant, les éleveurs ont considérablement réduit leurs charges opérationnelles et limité leur capacité d’autofinancement. Pour prendre l’exemple des laitiers, les charges alimentaires ont été diminuées de 15 euros les mille litres. Les investissements sont passés de 23 000 euros à 14 000. « Le coût alimentaire représente 60 % des charges opérationnelles, souligne Didier Cayroche. Il y a des leviers à activer. L’optimisation de la gestion de l’herbe en est un. » Une optimisation pouvant permettre de tendre vers l’autonomie alimentaire en envisageant des mélanges prairiaux et en travaillant sur les rotations. Entre maîtrise des coûts et technicité, il y a de quoi maintenir la ligne de flottaison. Car la Lozère ne fait pas partie des départements les plus endettés dans le secteur agricole : 2 200 euros en moyenne par vache. Mais il faut gérer les trésoreries. « 2016 sera moins grave que 2015, tempère Nathalie Velay. Le département est plutôt bien loti dans le Massif central, notamment grâce à la production des volumes et aux ovins lait tirant les chiffres vers le haut. » Soixante pourcents des exploitations ont une situation économique financière saine avec suffisamment de liquidités. En revanche, 12 % ont une situation dégradée, proche du dépôt de bilan.

La suite dans le Réveil Lozère, page 4, édition du 12 janvier 2017, numéro 1392.

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