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Le prix, « la mère des batailles »

Éleveur à Saint-Martin-sous-Vigouroux, Patrick Bénézit succède à un autre Cantalien à la tête de la FNB avec deux priorités  : redonner un revenu et des perspectives.

Patrick Bénézit élève des charolaises sur le Pierrefortais.
Patrick Bénézit élève des charolaises sur le Pierrefortais.
© Patricia Olivieri

La passation de témoin aurait pu se faire à Aurillac, à mi-chemin entre Mauriac et Saint-Martin-sous-Vigouroux, sièges respectifs des exploitations de Bruno Dufayet (élevage salers) et Patrick Bénézit* (éleveur de charolaises en Gaec avec son épouse Sophie et leur fils, Mathieu)  : ce mardi 14 février, le conseil d’administration de la fédération nationale bovine (FNB) a en effet élu, avec près de 90 % des suffrages, Patrick Bénézit à sa présidence où il succède donc à son collègue Bruno Dufayet. Après deux mandats, ce dernier a souhaité passer la main. Une continuité cantalienne et du berceau allaitant donc à la tête de la FNB, à l’heure où la production tricolore de bovins viande est à la croisée des chemins, en proie à une décapitalisation galopante et à un déficit délétère de perspectives.

Décapitalisation  : le seuil du million franchi en 2023
La présidence change mais les combats restent identiques ?
Oui, la mère des batailles reste le prix, un combat qu’on a engagé avec les différentes lois ÉGA (États généraux de l’alimentation) et qu’il faut impérativement poursuivre même si les choses ont évolué avec la hausse des prix enregistrée en 2022. Il y a donc eu des avancées mais on n’est pas encore à l’objectif : que les éleveurs soient a minima rémunérés à hauteur de leurs coûts de production et en ayant des perspectives durables. Sachant aussi qu’il y a de forts risques que dans les prochains mois, nos coûts de production continuent d’augmenter en raison de l’inflation. Il est donc impératif que les prix soient réellement indexés sur ces fameux indicateurs de coûts de production qui ont été réévalués pour le second semestre 2022 (+ 15 % en un an) avec des courbes des prix et des coûts de production qui ne se touchent pas encore… En clair, c’est la preuve que si la prise de conscience a commencé à se faire dans les filières, ces dernières ne se bougent pas assez vite sur ce sujet crucial pour les éleveurs mais aussi pour l’aval. Si les filières n’accélèrent pas le mouvement, le risque c’est que non seulement la décapitalisation du cheptel s’accentue mais aussi que les outils de l’aval soient en péril avec à la clé une forte restructuration de nos filières. La seule solution pour l’éviter est de donner des perspectives aux éleveurs. Rappelons qu’en l’espace de six à sept ans, on a perdu 837 000 vaches en France et cette année, on va largement dépasser le seuil du million de vaches, c’est une baisse historique du cheptel bovin tricolore.

Le nouveau bureau de la FNB

Secrétaire général : Cédric Mandin. Vice-présidents : Emmanuel Bernard (Nièvre), Angélique Delaire (Puy-de-Dôme), Thierry Duval (Morbihan), Patrice Faucon (Seine-Maritime), Maryvonne Lagaronne (Pyrénées-Atlantiques). Secrétaires généraux adjoints : Olivier Boulat (Lozère), Guillaume Gauthier (Saône-et-Loire), Valérie Imbert (Aveyron), Jean-Philippe Thomassin (Meurthe-et-Moselle). Trésorier : Michel Joly (Saône-et-Loire). Membres : Alice Avisse (Oise), Philippe Boehmler (Bas-Rhin), Laurent Boisset (Corrèze), Jordy Bouancheau (JA), Jacky Girard (Indre-et-Loire), Jonathan Janichon (Ain), Dominique Fayel (Aveyron), Philippe Sellier (Eure).

 

 

Un indice qui ne doit pas faire loi

La FNB, comme ses collègues de la FNO (ovins viande), de la Fnec (caprins) sont toujours opposés au système indiciel satellitaire pour l’évaluation des pertes fourragères en cas d’aléas climatique, indice qui s’appliquera non seulement pour le système assurantiel (pour les éleveurs assurés, dès 20 ou 25 % de pertes) mais aussi pour le fonds de solidarité (pour les non assurés à partir de 30 %), prévient Patrick Bénézit. « Ce système indiciel a énormément buggé en 2022 sur la totalité de la France, le satellite estimant qu’à bien des endroits, la pousse d’herbe a été correcte malgré une sécheresse historique ! » rapporte l’éleveur cantalien. Le ministre de l’Agriculture doit donc revoir sa copie, en permettant un recours à ce dispositif indiciel, comme le prévoit la loi, un recours qui s’appuie sur des expertises de terrain. Or le projet de décret présenté par le ministre, en l’état, « protège plutôt bien les caisses de l’État et les intérêts des assureurs… mais qui laisse les éleveurs sur le carreau », fustigent FNB, FNO et Fnec.

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