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« Les animaux sont un miroir de notre comportement »

Interview de Xavier Boivin, biologiste et éthologiste à l'Inra.

© Mélodie Comte

Peut-on définir le bien-être animal ?
Nous sommes capables aujourd’hui de mesurer le rythme cardiaque des animaux, leur taux d’hormones… La science découvre et redécouvre la conscience animale. Nous connaissons de mieux en mieux leur perception du monde. Mais dans la vraie vie, lorsque l’on parle de bien-être animal, on demande aux citoyens ou aux éleveurs de définir ce qu’est un cochon heureux. C’est purement et simplement de l’anthropomorphisme. Le bien-être d’un animal est, comme celui de l’être humain, très individuel. Quant à dire qu’un animal, en complète liberté, est adapté à la vie sauvage… C’est pour moi biologiste et éthologiste, un non-sens. Un animal en proie à lutter quotidiennement pour manger, boire, survivre aux prédateurs et aux parasites, ressent-il plus de bien-être qu’une vache ou un cochon élevés dans une ferme ?

C’est pourtant le discours largement soutenu par les associations de protection animale et, de ce fait, à charge contre les éleveurs ?
La société des médias et nous, les citoyens, sommes schizophrènes dans nos avis. Un jour, nous votons contre l’« industrialisation » des animaux et le lendemain nous mangeons une entrecôte dans un restaurant ! Notre réflexion est mise à mal par ces discours anthropomorphes formatés faisant appel à notre émotion et notre culpabilité. Oui, la question du bien-être animal doit être posée. C’est un processus de maturation de la société, à condition qu’un consensus soit trouvé.
Il faut arrêter de stigmatiser une profession, comme le font certaines associations, par le biais de situations individuelles. Ces associations ne prennent aucunement en compte les difficultés économiques et sociales que peut traverser un éleveur. Au contraire, s’il est dans une situation critique, elles le blâment encore davantage.
En observant les animaux, je me suis aperçu que j’observais aussi les hommes.

 

 

Suite de l'article à lire dans le Réveil Lozère n°1444, du 25 janvier 2018, en page 2.

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