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Les nouveaux besoins de la formation agricole

La question de la formation des agriculteurs se pose bel et bien. Qu’elle soit continue, initiale ou par apprentissage, qu’elle concerne les exploitants ou les salariés, jamais le besoin de formation n’a été aussi grand dans le monde agricole.

Aujourd’hui, le métier d’agriculteur se complique dans un contexte de volatilité accru.
Aujourd’hui, le métier d’agriculteur se complique dans un contexte de volatilité accru.
© JC Gutner

« Le système scolaire est entièrement à revoir ! On forme des techniciens et pas des chefs d’entreprise », s’est exclamé Raymond Vial, président de la chambre d’agriculture de la Loire lors du colloque Agriculture et capital organisé par l’Apca, début décembre. Un constat sans appel partagé par la profession. Il constate également que les jeunes agriculteurs entre 35 et 40 ans avec un parcours non agricole, « ont la capacité d’acquérir rapidement la technique ». Le problème pour les jeunes d’aujourd’hui est d’acquérir l’esprit d’entreprise. Christophe Perrot, économiste à l’Institut de l’élevage (Idele), lors du colloque Territoire et élevage, organisé par l’Académie d’agriculture de France en novembre, émettait les mêmes interrogations, notamment vis-à-vis des producteurs de lait, doutant même sur le niveau de formation des agriculteurs de demain. « Un jeune de 18 ans après un bac pro et en ayant été apprenti sur la ferme de son père est mal armé face au contexte économique qui l’attend. » Joris Miachon, jeune agriculteur titulaire d’un BTS et récent maître d’apprentissage reconnaît que, longtemps, la formation agricole « a été une voie de garage » pour les jeunes rétifs aux études. Son apprenti en CAP agricole « ne sait pas bien pourquoi il est là ». Il trouve « décevant » que les agriculteurs n’aient « pas donné envie à leurs enfants de reprendre l’exploitation ». Une réalité qui dure depuis des dizaines d’années. Bien au contraire, la réussite pour des parents agriculteurs, c’était de voir leurs enfants partir vers des métiers plus rémunérateurs et à la ville.
Un métier de plus en plus complexe
Aujourd’hui, la donne s’inverse, le métier d’agriculteur se complique dans un contexte de volatilité accru, de développement du numérique et d’agrandissement des structures. « Les données économiques sont complexes, en plus des données techniques », reconnaît Nicolas Nouail, proviseur du lycée agricole de Pixérécourt (dans la Meurthe-et-Moselle). « Le niveau d’étude à l’installation s’élève », observe-t-il. Conclusion : quel est au final le bon niveau d’étude pour s’installer ? Une vraie question qui interroge aussi la profession. Une vidéo de Michel Lévêque, sous-directeur des politiques de formation et d’éducation postée sur le site du ministère de l’Agriculture aborde le concept d’innovation pédagogique : « C’est un projet d’établissement ou un projet d’une équipe pédagogique pour répondre à un besoin ou à une difficulté comme le décrochage scolaire ou la rencontre entre élèves de cursus différents. » Il donne une image en perpétuelle évolution de l’enseignement initial, un enseignement qui représente 31 % du budget du ministère pour 2016. Nicolas Nouail conforte cette impression : « Nous avons un système de formation avec des modèles de fonctionnement d’exploitation innovants. » L’établissement a eu aussi la volonté d’adapter le système de production à l’environnement. Un choix également politique car comme le rappelle Nicolas Nouail, « nous avons aussi le devoir de porter ce message ». Il cite en exemple la possibilité de convertir l’exploitation au bio.

La suite dans le Réveil Lozère, page 3, édition du 14 janvier 2016, numéro 1342.

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